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NAITREQUEFEMME
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17 mars 2013

Le scandale des logements non-habités

logement_etudiantUn pays est en situation de « crise du logement » lorsqu’il apparait de façon brusque et intense, mais pendant une période limitée un déséquilibre entre la l'offre et la demande de logement. Cependant la durée prise en compte est souvent longue (la logement1construction est une opération longue, de l'ordre de l'année ou plus, et pendant ce temps la demande peut augmenter plus vite que l'offre) et certains étendent très largement la notion de "crise" pour l'appliquer à toute situation qui leur apparait imparfaite et ainsi justifier une action importante.

logement2Les raisons peuvent en être de plusieurs natures : facteurs exogènes (catastrophe naturelle ou guerre), démographiques (déplacement massif de population, tel qu'un fort exode rural par exemple), économiques (choc sur le marché immobilier, directement ou indirectement - sur les entreprises delogement3 construction par exemple -, spéculation immobilière). Des évolutions relativement lentes, telles que l'accroissement naturel ou la réduction de la taille des ménages, peuvent aussi être invoqué, bien que cela nettement plus contestable.

En France, près de 10 millions de personnes subissent la crise du logement, 22 000 seraient mal logées.

Véritable scandale quand on sait que des centaines de milliers de logements sont inoccupés.

logement4685 000 personnes sont dépourvues de logement personnel (dont 133 000 sans domicile fixe)

3,6 millions sont «non ou mal logées» et plus de 5 millions sont donc dans une situation de fragilité.

Les logements inconfortables ou surpeuplés ne sont pas l'apanage de grandes villes chères comme Paris,logement8 mais aussi des grandes villes à prix bas avec 4 foyers sur 10 concernés.

Enfin, l'explosion du nombre de familles monoparentales (1,7 millions de foyers dans ce cas) est mal gérée par les politiques publiques.

L'exemple de Perrine, 30 ans, qui vit dans un logement social avec ses trois enfants en garde alternée : dans le calcul des aides au logement, ses enfants sont pris en compte pour son ex-conjoint et elle ne reçoit que 72€. Impossible pour elle de garder son 4 pièces à 770€ pour un salaire de 1138€.

logement7Premier poste de dépenses des ménages, devant l'alimentation et le transport, le logement n'a cessé de voir son poids croître au cours des vingt dernières années. Si un ménage sur deux consacre plus de 18,5 % de ses revenus à son habitationlogement6 principale, ce " taux d'effort médian " monte à 26,9 % pour les locataires du parc privé, indiquait une étude du ministère du logement publiée en mars 2012. Dans les grandes villes, étudiants, jeunes salariés, mais aussi familles issues des classes moyennes doivent arbitrer entre surface, éloignement et prix.

Face à une situation unanimement dénoncée comme folle, le gouvernement se devait d'agir. Précisée en conseil des ministres le 18 juillet, la feuille de route de la ministre du logement, Cécile Duflot, est logement5claire, à défaut d'être facile à tenir. Elle repose sur deux principaux objectifs : ralentir la hausse des loyers et réussir à construire 500 000 logements par an sur la durée de la mandature, dont 150 000 sociaux. " C'est très ambitieux mais nécessaire, dans une situation où le secteur de la construction, très fragilisé, a besoin d'un signal fort ", a reconnu Mme Duflot.

L'INSEE publie des chiffres alarmants sur l'évolution du nombre de logements inoccupés sur le territoire de métropole.

                       logementd       logementc        logementb

Selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), un logement est ditSDF "vacant" lorsque l'habitation est inoccupée. Il existe plusieurs raisons à cela :

  • elle est en cours de vente ou de location ;
  • elle est en attente d'un règlement de succession ;
  • elle est "mise de côté" par un employeur pour pouvoir la proposer à un employé ;
  • elle est conservée vacante par le propriétaire sans raison précise.

Des justifications qui, bien évidemment, n'ont pas toutes la même portée et les mêmes conséquences sur la crise du logement ou du mal-logement dénoncée par la Fondation Abbé Pierre dans son 16e rapport de février 2011. En effet, dans le cas où un logement n'est que temporairement inoccupé, on peut supposer que des travaux d'amélioration de l'habitat vont être effectués pour proposer aux futurs locataires ou propriétaires de meilleures conditions de vie. De même, lors du règlement d'une succession, le logement sera sans doute ensuite revendu ou reloué. Mais il en va tout autrement lorsque des appartements ou des maisons sont voués à être occupés dans un futur indéterminé, car un logement non habité (et donc, ni chauffé, ni entretenu au quotidien) se dégrade beaucoup plus rapidement qu'un logement occupé, et ce, qu'elle qu'en soit la raison.

SDF_ladyÉtat des lieux des logements vacants en France en 2010

L'étude de l'INSEE rapporte que, fin 2010, la France comptait 64,669 millions d'habitants (début 2011 : plus de 65 millions d'habitants) répartis sur 28,019 millions d'habitations principales, soit une moyenne de 2,3 habitants par logement. Des chiffres qui, seuls, ne reflètent pas tout à fait la réalité, car l'INSEE fait aussi état de 2,121 millions de logements vacants (répartis de façon à peu près équivalente en individuel et en collectif), et le rapport de la Fondation Abbé Pierre a recensé, en 2010, 685 000 personnes sans domicile établi. S'ajoutent à cela les 3 196 milliers de résidences secondaires (donc inoccupées en partie) qu'a aussi répertorié l'Institut de statistiques économiques, mettant au jour les preuves accablantes d'une mauvaise répartition des logements en France. Car à la lecture de ces statistiques, quiconque est en mesure de réaliser qu'en France, début 2011, tout résident devrait être en mesure d'avoir un toit sur la tête et une adresse fixe à fournir aux administrations territoriales.

Un constat qui ne date pas d'hier

Ce que l'on nomme "crise du logement", en référence à la situation économique du pays depuis 2008,SDF_2 n'est cependant pas un phénomène récent. Certes, la situation s'est aggravée depuis la crise des subprimes, mais l'INSEE publie des études annuelles depuis 1983. Or l'analyse de ces chiffres, mis en parallèle avec ceux de l'évolution de la population française fournis par l'Institut national d'études démographiques (INED), montre clairement que le nombre de logements vacants, depuis 30 ans, est en constante augmentation, et ce, malgré un développement du parc immobilier.

logementaDes chiffres qui parlent
  • 1985 : la France comptait 1,9 millions de logements vacants pour 55,2 millions d'habitants
  • 1995 : les logements vacants sont au nombre de 2 millions pour 57,8 millions d'habitants
  • 2005 : 2 millions de logements sont vacants et la population est passée à 61,1 millions d'habitants
  • 2010 : soit seulement 5 ans après, il y a 121 000 logements vacants de plus et la population s'est accrue de 4 millions d'habitants
                                             logementf       logemente
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