N'être que nous-même

De l'épreuve, on sort transformé et ce n'est que pour un "meilleur".

Mon cancer m'a appris l'humilité, l'acceptation de mon corps mutilé, de mon crâne chauve, de la maladresse de mes mains à cause de leurs extrémités qui me font mal ... Je me rends compte que j'étais parfois bien trop sûre de moi, parfois insolente, souvent impertinente.
La maladie m'a rendue plus humaine, moins dans l'apparence : on se construit souvent une image fausse que l'on renvoit aux autres pour être dans la norme, "comme tout le monde". Notre société veut des "battants", exclut les "maillons faibles" alors, nous jouons un personnage.
À quel prix ?
Nous nous perdons nous-même à ce petit jeu et les épreuves (maladie, problèmes financiers, malaise dans le couple, enfants ingérables etc) viennent remettre de l'ordre dans nos vies.
Nous avons tout à y gagner et surtout l'harmonie intérieure.

Nous nous comparons souvent aux autres, parfois nous les copions. Cela peut devenir une sorte de compétition. Or, "tu n'es pas moi et je ne peux pas être toi". Nous sommes chacune deux entités différentes.

Ce que j'ai appris, c'est de rester moi-même tout en me respectant, en acceptant mes limites et mes défauts, en essayant d'en faire des atouts.
Ce que j'ai appris, c'est aussi de m'émerveiller devant la beauté, l'intelligence, le savoir, la réussite de l'autre. De m'en réjouir et non pas de l'envier. Car l'envie rend malheureuse, de cela j'en suis sûre.

Je vois telle amie belle, intelligente, merveilleuse maman, cordon bleu, fidèle et compatissante amie, professeure dévouée, épouse aimante. J'adore son accent autrichien qui ressort quand elle s'exprime, ses fautes de langage parfois qui lui donne un charme certain : elle est "elle" ! Et d'une autre, je n'en veux pas !!!

Rester nous-même, c'est notre défit à chacune de nous !

Car la société peut vite nous imposer ses dictats : il n'y a qu'à tourner les pages de n'importe lequel magazines féminins !