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NAITREQUEFEMME
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26 décembre 2013

Les Poussy Riots libérées !

pussy1"Plus aucun groupe n’a su porter le fer du rock avant autant de panache, moins encore faire trembler l’édifice social avec autant de morgue", écrivait un critique rock des Inrocks, à propos du groupe britannique mythique The Clash. Les Pussy Riots viennent  de lui démontrer qu’il avait tort. À peine libérées, après deux ans de camp de travail, par l’Imperator Vladimir Poutine en personne, Nadjeda Tolokonnikova et Maria Alekhina continuent à défier le président russe dans les interviews accordées à leur sortie de prison.

Flash back d’une rébellion en jupons, collants et cagoules. Les Pussy Riots ("émeutes de chattes" en anglais) sont au départ un collectif crée en 2011, et qui organise des happening artistiques sur la scène moscovite.

L’objectif : promouvoir les droits de la femme en Russie.

Le groupe prend le virage de la contestation pure et dure en 2012, lorsque Poutine, alors Premier ministre,

pussy2et  après avoir traficoté la Constitution, se lance dans une campagne qui doit le mener à l’élection présidentielle.

Le 21 février, cinq jeunes femmes sous le label des Pussy Riots investissent la cathédrale du Christ-Sauveur et servent à l’auditoire effaré un "Te Deum" punk de leur fabrication et qui donne : "merde, merde, merde du Seigneur", seigneur auquel elles demandent au passage de "chasser Poutine" hors du pays. Tout çà au lieu du très correct "Marie Mère de Dieu". Evidemment, la nation n’apprécie pas. On est loin des temps communistes où il était dangereux d’afficher sa religion. Désormais prier est devenu la norme, l’église a retrouvé tous ses pouvoirs, Poutine lui-même s’affiche les yeux fermés, priant le Seigneur. Le clergé orthodoxe s’emporte, accuse les pècheresses de blasphémie et trois d’entre elles se font pincer tandis que les deux autres prennent la poudre d’escampette.

"Nous sommes libres mais notre combat continue"

Nadejda, Ekaterina et Maria ont respectivement, 22, 29 et 24 ans au moment de leur arrestation. Elles encourent jusqu’à 7 ans de détention pour "hooliganisme".

Le 17 août 2012, elles écopent de deux ans de détention de camp. Rebelles jusqu’au bout, les trois jeunes femmes refusent de demander la grâce présidentielle et déclarent même que c’est plutôt à "Poutine de nous demander de le gracier". Elles font appel en août 2012. Seule Ekaterina voit sa peine transformée en sursis et sort libre. Les deux autres iront croupir dans un camp de travail.

Si l’église est restée médusée devant la prière punk des demoiselles, le monde entier, quant à lui, est estomaqué face à la sévérité de la sentence. Nadejda est maman d’une petite fille de trois ans. La défense nationale et internationale des jeunes femmes s‘organise alors. 

pussyDes informations filtrent sur leurs conditions de détention qui sont bien sûr redoutables. Le temps passe, rien n’y fait jusqu’à ce mois de décembre 2013 où les deux jeunes femmes recouvrent la liberté grâce à Poutine. Dès leur première conférence de presse, elles font étalage de la pénibilité de leur séjour en camp de travail. On se dit qu’elles vont peut-être se taire. Erreur. La blonde et la brune en ont ! "Nous sommes libres mais notre combat continue. Ne vous faites aucune illusion sur le geste de Poutine de nous avoir libérées. C’est un pur produit du KGB et ces gens là n’avancent jamais leurs pions sans avoir mûrement réfléchi aux conséquences. Notre but politique est toujours le même, se débarrasser de Poutine. Nous n’avons pas peur de d’eux, c’est eux qui doivent avoir peur de nous. Nous n’avons pas été vaincues, personne ne peut nous faire taire. Nous n’allons pas quitter le pays et les choix que nous prenons, nous les prenons aussi pour nos enfants, afin qu’ils vivent dans une société libre et démocratique".

Musicalement, les Pussy Riots ne sont pas les Clash. Mais politiquement, leur combat et leur courage font de ce fils de diplomate qu’était Joe Strummer, et sa bande d’acolytes dézingués, une bande d’agités bien frileux.

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