Fête de tous les Saints

La Toussaint devrait être le jour où les chrétiens se réjouissent d'avoir eu des hommes et des femmes, ayant eu une vie si exemplaire et si proche de celle de leur modèle, à savoir Jésus, qu'ils ont été béatifiés et donc reconnus comme Saints.

Le plus célèbre, le plus actuel et le plus proche de ce XXI ème siècle est le Pape Jean-Paul II : il rejoint la liste des milliers de saints et de saintes dont les prénoms jalonnent notre calendrier.

Le 2 novembre, Jour des Morts, devrait être aussi férié pour redonner à la Toussaint son caractère de fête et permettre aux familles d'honorer leurs défunts.

À cette période, les cimetières se parent de milliers de couleurs. Les familles ont nettoyé les tombes et placé des pots de fleurs aux couleurs automnales. Si vous vous y promenez, l'ensemble est joyeux, lumineux, agréable aux yeux. Arrêtez-vous pour lire les nombreuses épitaphes plus originales et poétiques les unes que les autres : elles résument en une phrase ou un poème la vie du disparu ou l'amour qu'on lui porte encore, maintenant qu'il n'est plus là.

Certains exècrent les cimetières et trouvent cette coutume désuète ou inutile : "Laissez les morts enterrer les morts" est leur phrase de prédilection. Quelque part, ils n'ont pas tort car pourquoi vivre dans le souvenir de quelqu'un qui n'est plus ... parfois au point de garder chez soi une pièce remplie d'objets, de photos, de vêtements ayant appartenu au défunt : un mausolée dans la maison dont on pousse la porte lorsque l'être cher manque douloureusement ; se prendre au jeu morbide de "le retrouver" au travers d'objets inanimés, n'aide pas à "faire son deuil".

Pour "faire son deuil", Jacques SALOMÉ (psychothérapeute et écrivain de renom) donne une solution à la portée d'un petit enfant : trouver un objet symbolisant le défunt (sa vie, sa profession, le sentiment qu'on a eu s'il est mort de façon violente ou brutale), l'envelopper (comme un cadeau) dans un papier symbolique lui aussi et l'enterrer près de sa tombe. Dans le cas d'un IVG mal vécu ou d'une fausse-couche : planter un rosier ou tout autre arbuste dont vous prendrez soin : cela aide à "évacuer" tout le négatif de cette perte ... Dans un deuxième temps, choisissez un joli objet dont vous prendrez soin symbolisant votre désir d'aller de l'avant : le souvenir restera mais l'acceptation et l'apaisement feront place à la colère, au chagrin, au deuil.

Un exemple : après le décès de ma mère (j'avais 23 ans), son souvenir et la manière dont elle est morte m'ont hanté logtemps au point que je faisais régulièrement des cauchemars. Grâce à la symbolisation, j'ai pu faire mon deuil à ... 45 ans. J'ai mis du temps à trouver l'objet : une bogue de châtaigne symbolisa le cancer dont elle est morte et qui m'a égratigné ; l'enveloppe fut une vieille ordonnance symbolisant le milieu médical dans lequel elle s'est (dé)battue pour y mourir ; le tout, je suis allée l'enterrer au pied de sa tombe. J'en ai ressenti, une fois le geste fait, une profonde paix, les cauchemars ont disparu ...